La start-up Eurecab compare les prix des courses de VTC, chauffeurs privés et taxis en temps réel © Eurecab
Permettre à tout un chacun de comparer le prix des courses des plateformes de VTC et chauffeurs indépendants en temps réel. C’est l’objectif de la start-up parisienne Eurecab, lancée par Théodore Monziès et Cédric Daele. Il faut dire qu’il est difficile de faire le tri entre des acteurs toujours plus nombreux dont les tarifs évoluent sans cesse, à l’instant T, en fonction de la demande.
« L’idée nous est venue alors que nous travaillions tous deux à la SNCF, sur le projet IDCAB, un service de taxis et VTC à prix fixe en complément du billet de train, aujourd’hui opérationnel, explique Théodore Monziès. C’est au cours de cette aventure que nous nous sommes aperçu qu’il existait de nombreux prestataires, proposant des courses aux écarts de prix considérables« . « Nous avons réalisé une étude sur les trajets conduisant ou partant des aéroports. Si vous êtes client d’une seule plateforme vous pouvez payer 20 à 30% plus cher que si vous faites jouer la concurrence« , soutient le responsable. Les deux hommes décident donc de créer en externe Eurecab.
Des partenariats avec Kaptain, Uber, Marcel, Félix, LeCab, Snapcar et Citybird
A son lancement, en 2015, la start-up propose simplement un site internet gratuit de mise en relation avec des chauffeurs indépendants. « Ceux-ci n’avaient qu’à s’inscrire directement pour créer leur page et indiquer leurs prix. Puis, à mesure que nous générions du trafic, nous avons fait évoluer le produit et élargi notre périmètre« , poursuit le cofondateur.
En décembre 2017, Eurecab sort une application mobile et inclut progressivement des plateformes de VTC. Afin que l’application reste gratuite pour les usagers, Eurecab se rémunère par des commissions de 12% sur le prix de chaque course de chauffeur indépendant et entre 5 et 10% pour les plateformes de VTC. Aujourd’hui, Eurecab recense six plateformes – Kaptain, Uber, Marcel, Félix, LeCab, Snapcar et Citybird – avec lesquelles elle a passé des partenariats. Alpha taxis devrait également les rejoindre d’ici la fin de l’été.
La réservation et le paiement des courses intégrés
En tout, l’application compte près de 3 000 comptes de chauffeurs indépendants et renseigne déjà plus de 50 000 utilisateurs. Ces derniers réservent plus de 5 000 courses par mois. Car à la différence des autres comparateurs de prix, Eurecab a intégré la réservation et le paiement à son application mobile. Une fois l’offre sélectionnée selon des critères de prix, de temps d’approche et de type de véhicule (berline classe éco, berline classe affaire, van ou encore moto-taxi et scooter électrique), l’utilisateur n’est donc pas rebasculé vers le site de VTC.
Une levée de fonds de 700 000 euros en début d’année
Après une levée de fonds de 700 000 euros en début d’année, la start-up a « encore amélioré (son) application il y a un mois et demi afin que (ses) utilisateurs aient la même expérience client via celle-ci que sur la plateforme partenaire. Ils pourront non seulement réserver et annuler leur course, mais aussi suivre leur chauffeur« , détaille Theodore Monziès. Eurecab propose également aux moins aventureux de retrouver leur chauffeur favori. « Dès que vous attribuez cinq étoiles à un chauffeur, celui-ci apparaîtra en tête de liste lors de vos futurs trajets. En cas de mauvaise expérience, il est également possible de le blacklister afin qu’il ne vous soit plus proposé« , explique le responsable.
Jusqu’ici très utilisé pour la réservation à l’avance, Eurecab compte surtout améliorer son offre de réservation immédiate en proposant à tout chauffeur indépendant référencé sur son application d’accepter des courses en temps réel.
Objectif : multiplier par six le volume de réservation sur l’année 2019
De quoi concurrencer ou ubériser les plateformes de VTC ? « On reste une plateforme de comparaison de prix et de réservation. On ne construit pas l’offre. On permet juste à des acteurs divers de la faire. Ces acteurs peuvent être les plateformes ou des indépendants à qui l’on facilite l’accès au marché. Mais nous n’avons pas une marque forte ayant vocation à se substituer à la marque des gens qu’on agrège« , insiste Theodore Monziès. Aujourd’hui présente sur les 10 premières villes françaises, et principalement en région parisienne, la start-up entend multiplier par six son volume de réservation sur l’année 2019.