[Exclusif] La digitalisation des RH gagne du terrain, selon une étude Sopra HR/L’Usine Digitale [Exclusif] La digitalisation des RH gagne du terrain, selon une étude Sopra HR/L’Usine Digitale

[Exclusif] La digitalisation des RH gagne du terrain, selon une étude Sopra HR/L'Usine Digitale [Exclusif] La digitalisation des RH gagne du terrain, selon une étude Sopra HR/L’Usine Digitale © geralt/Pixabay

A lire aussi

[Podcast Talent aiguille] Les outils digitaux en RH font d'abord gagner du temps pour Sylvie Verstraeten, DRH de SQLI
Hétérogénéité, dissémination, RGPD : relever les défis de la gestion des données RH

C’est une affaire de sensibilité : les plus impatients trouveront que cela ne va pas assez vite, quand les prudents trouveront la vitesse trop importante. Toujours est-il que l’édition 2018 du baromètre « digital et RH » réalisée pour Sopra HR Software et L’Usine Digitale montre une progression sensible des entreprises considérant qu’elles ont un bon, voire un très bon, niveau de maturité digitale de leur RH. Elles sont 21 % dans ce cas. La part de celles mettant une note de 4 (sur 5) atteint 20 %, en progression de 7 points.

Les grands groupes à la traîne ?

L’étude par taille d’entreprise révèle quelques surprises. Ainsi, les TPE et PME sont celles où l’on trouve le plus de professionnels estimant la maturité digitale bonne ou très bonne (27 % contre 18 % dans les ETI et 23 % dans les grands groupes). C’est dans les grands groupes que la part de personnes considérant le niveau de maturité digitale mauvais est la plus élevée : près d’un répondant des entreprises de cette taille sur deux se désole des résultats obtenus. Quoi qu’il en soit, on ne pourra pas (trop) blâmer la direction des systèmes d’informations (DSI) : 34 % des répondants de l’étude estiment que la synergie entre DRH et DSI s’est améliorée au cours des 12 derniers mois. Pour 41 %, elle est restée stable et 10 % disent qu’elle s’est détériorée. 

Plus d’une entreprise sur deux (53 %) considèrent que l’essor des solutions digitales a permis de faciliter la collecte d’informations et d’optimiser les processus RH. Elles ne sont en revanche que 16 % à déclarer que cela a amélioré la relation avec les collaborateurs.  Ces résultats n’ont rien d’étonnant quand on observe les composantes du métier de RH assistées par des outils digitaux. Pour 67 % des répondants, le tiercé gagnant est constitué par la « gestion de la paie et des déclaratifs », « la gestion administrative des RH » et la « gestion des absences et la planification de la main d’oeuvre », cité par, respectivement, 67 et 65 % des personnes. Juste derrière, on trouve la formation (55 %) et le processus d’évaluation (50%). Les tâches concernées sont plutôt chronophages et répétitives. Cela explique sûrement en grande partie pourquoi 70 % des entreprises estiment que le digital a eu un effet de réduction des effectifs RH, quand seulement 14 % parlent de hausse. 

Des résistances encore importantes

Pourtant 62 % (en baisse de 8 points par rapport à l’an dernier) estiment que la performance de la fonction RH est améliorée grâce aux outils de digital RH. 54 % des répondants y voient une source d’innovation et de déploiement de nouvelles pratiques RH et 53 % un moyen de gagner en fiabilité. L’analyse de manière pointue des données RH recule de 5 points à 48 %. 47 % voient dans le digital RH une occasion de se focaliser sur des missions à forte valeur ajoutée. Automatisation partielle ou totale des tâches administratives pour améliorer la performance du service RH d’un côté ; déploiement des moyens pour des missions à valeur ajoutée de l’autre, tel pourrait être le nouveau paradigme des services RH. 

Reste que tout n’est pas donné dans ce paysage. Des freins existent pour déployer ces solutions. A commencer par la résistance culturelle citée par une entreprise sur deux, en hausse de 17 points. Elle atteint 60 % dans les TPE et PME. Dans les ETI, le frein numéro 1 est le manque de moyens financiers, cité par 50 % des personnes alors que dans les très grandes entreprises, le manque de ressources et de compétences en interne arrive en tête à 66%. Toutes tailles d’entreprises confondues, c’est la troisième cause identifiée (44 %) derrière le manque de ressources et de compétences internes (45 %). 

Autre enseignement de ce baromètre : le déploiement de solutions de « digital RH » n’est pas sans risque. En tête, année du RGPD oblige, est citée la protection des données (65 %) et les questions de cybersécurité (46 %). Les entreprises se disent conscientes du risque de clivage entre les générations (46 % pour l’ensemble des répondants), de la déshumanisation des process (44 %) ou encore de l’augmentation du stress lié à l’hyper connexion. 

Etude réalisée du 13 novembre au 3 décembre 2018 auprès d’un échantillon de 306 décideurs des ressources humaines, du digital et des systèmes d’information selon la méthode du questionnaire auto administré en ligne (Cawi).