Les femmes dans les entreprises de la tech, où en est-on vraiment ? Un indice nous le dit Les femmes dans les entreprises de la tech, où en est-on vraiment ? Un indice nous le dit

« J’ai voulu vérifier si les entreprises faisaient du genderwashing [tromper le public sur les politiques de diversité]« , commence d’emblée Sophie L’Hélias, à l’origine du « Gender Diversity Exchange« , un outil de recherche qui permet d’obtenir un indice de la diversité pour 1500 entreprises cotées dans le monde.
 

Evaluer les entreprises en matière de diversité

Sophie L’Hélias s’est toujours intéressée aux politiques de diversité et de durabilité dans les entreprises, elle a même créé l’entreprise LeaderXXchange aux Etats-Unis, une organisation qui rassemble investisseurs institutionnels et dirigeants pour développer des outils destinés à promouvoir la diversité au sein des conseils d’administration.

En créant la plateforme « Gender Diversity Exchange », l’entrepreneuse souhaitait mesurer aussi bien les intentions des entreprises en termes de diversité que les objectifs chiffrés et les résultats. « L’objectif, c’est de mettre à disposition des investisseurs, des entreprises et du grand public, un outil simple et gratuit pour avoir une idée de ce que mettent en place les entreprises et les pourcentages de femmes dans les conseils d’administration, dans les comités de direction (Comex) et dans le management« , poursuit la quinquagénaire installée à New York depuis 1987.
 

Conclusion : grâce à l’indice créé en juin 2018, qui se concentre sur 38 industries et sur 27 pays répartis entre l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Asie, on peut dessiner quelques tendances. Il suffit de taper le nom d’une entreprise dans l’outil de recherche pour obtenir les résultats pour la société, la région et l’industrie. Dans la tech par exemple, Sophie L’Hélias s’est rendu compte que plus la société est ancienne, comme Microsoft, plus elle développe sa culture et plus elle est ouverte à la diversité. Au contraire, plus la société est jeune, comme Netflix, Facebook, ou Twitter, moins il y a une culture de la diversité.

La France, en avance.. notamment Orange

En France, la question de la diversité dans les entreprises s’est véritablement imposée à partir des années 2010-2011, au moment où la loi Copé-Zimmerman est votée. Une loi qui oblige, depuis le 1er janvier 2017, les conseils d’administration ou de surveillance des sociétés cotées et des grandes entreprises à être constitués d’au moins 40% de femmes. « J’ai consulté les données publiques des entreprises et les données de Vigeo-Eiris [fournisseur des données de la plateforme], pour déterminer si les quotas de femmes dans les conseils d’administration étaient une simple vitrine, explique cette spécialiste de la gouvernance d’entreprise. Je voulais savoir si les sociétés qui avaient des femmes dans leur conseil avaient aussi des politiques de diversité et des femmes dans leur management« , explique Sophie L’Hélias (photo ci-contre)

Tous secteurs confondus, « les Etats-Unis sont plutôt en retard, alors que la France est particulièrement en avance, indique la spécialiste, car la politique de quotas a permis une véritable transformation des entreprises en interne. Les femmes ne se sont pas arrêtées aux conseils d’administration« , remarque-t-elle. Et l’indice est là pour en témoigner avec 39% de femmes dans les conseils en France et 32% dans les équipes de management, contre 29% de femmes en moyenne dans le management aux Etats-Unis, 23% en Allemagne ou encore 8% seulement au Japon (sur un échantillon de 2270 sociétés cotées).

Et la palme d’or en France revient à Orange avec une vraie politique de diversité, des objectifs chiffrés et des résultats qui ne trompent pas : l’entreprise française compte 50% de femmes au conseil, 33% au Comex et 29% dans le management.

L’indice de diversité dans les boîtes de la Tech

(Liste non exhaustive)

En savoir plus sur la méthodologie

Indice de diversité dans les entreprises de la tech

Gender Diversity Exchange