[Réalité virtuelle] Pitchboy pose ses jalons dans l’Hexagone et vise les Etats-Unis et la Chine [Réalité virtuelle] Pitchboy pose ses jalons dans l’Hexagone et vise les Etats-Unis et la Chine

[Réalité virtuelle] Pitchboy pose ses jalons dans l’Hexagone et vise les Etats-Unis et la Chine [Réalité virtuelle] Pitchboy pose ses jalons dans l’Hexagone et vise les Etats-Unis et la Chine © Pitchboy

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Le Pitchboy, un simulateur de vente pour former les commerciaux en réalité virtuelle

Le Crédit Agricole, le loueur de voitures Sixt ou encore les opérateurs téléphoniques Bouygues et Orange Belgique… Un an après son lancement, le Pitchboy de la start-up éponyme, un simulateur de vente en réalité virtuelle doté d’une intelligence artificielle, compte déjà de grands groupes parmi ses clients. Orange Belgique, qui s’est rapproché de la start-up en novembre dernier, travaille aujourd’hui avec elle sur trois scénarios en réalité virtuelle, de 5 à 10 minutes, qui viendront parachever la formation de 5 jours dispensée aux nouveaux conseillers de vente au sein du centre d’apprentissage. « Aujourd’hui, seul le centre est doté d’un casque de VR filaire, mais s’y ajouteront bientôt deux casques autonomes qui seront mis à disposition de certains points de vente afin de coacher ponctuellement les vendeurs qui connaîtraient des difficultés particulières« , explique Thierry Laurent, responsable formation d’Orange Belgique.

Une solution pour former et recruter le personnel de vente

L’entreprise de location de véhicules Sixt travaille de son côté sur un scénario à même de faciliter le recrutement des 300 employés – majoritairement des conseillers commerciaux – qu’elle embauche chaque année. « Le Pitchboy intervient en milieu de parcours, après un premier entretien téléphonique, il remplace le jeu de rôle auquel doivent se prêter les candidats. En analysant plus finement les intentions, les regards et le vocabulaire de chacun, le pitchboy permet de factualiser davantage leurs performances et d’obtenir une évaluation plus précise, souligne Thierry Jouzier, Directeur des Ressources humaines. Elle nous permet également, en tant que recruteur, de nous différencier sur le marché« . Aujourd’hui, Sixt teste la solution uniquement en France, « mais on pourrait la déployer dans d’autres pays« , note le responsable.

Une levée de fonds de 600 000 euros

Une perspective qui rejoint les objectifs de Pitchboy, qui compte bien exporter sa solution aux quatre coins du globe. Il y a quelques semaines, l’entreprise a ainsi levé 600 000 euros pour développer son projet. Parmi les investisseurs : le fondateur du courtier MeilleurTaux.com, l’ex-président du Groupe Lafuma ou encore le CEO de la fintech Ibanfirst… « Des investisseurs qui ne sont pas pas tant financiers que stratégiques« , pointe Homeric de Sarthe, dirigeant de Pitchboy.

Le marché chinois en ligne de mire

Aujourd’hui focalisée sur l’Hexagone, la start-up, compte déjà un bureau à New York où elle a signé un premier client, et vise d’ici la fin de l’année le marché chinois. « On cherche à se lier aux centres de formation et aux experts pédagogiques locaux afin qu’ils nous fournissent une vision claire des besoins et nous mettent au fait des particularités culturelles« , explique Homeric de Sarthe. Nous ne proposons pas de modules de formation sur étagère. Si l’on doit développer un scénario pour le Japon ou la Chine, il ne suffit pas de traduire les modules de formation français. Il faudra ajouter une dimension culturelle au niveau de l’attitude comme des réponses« .

Lors de la mise en situation, le Pitchboy analyse principalement 3 éléments : la voix (la personne s’exprime-t-elle de manière claire ? Observe-t-on des tics de langages ?), l’argumentaire, ainsi que l’attitude du candidat. « Par exemple, au Japon, pour saluer une personne, le vendeur devra se baisser. Il faut donc intégrer cet aspect pour que le Pitchboy puisse l’évaluer« , explique le responsable.

Des soft skills aux hard skills

Pour conquérir ces nouveaux marchés, l’entreprise prévoit d’accélérer sa R&D. Le simulateur se décline en 80 langues, mais toutes ne présentent pas les mêmes niveaux de développement. « Sur le français, le taux de compréhension atteint 95%, sur l’anglais 93%…« , détaille Homeric de Sarthe. La solution, basée sur des technologies de réalité virtuelle, d’intelligence artificielle et une interface vocale nécessite donc d’être régulièrement alimentée en données afin d’améliorer sans cesse la compréhension du langage humain et d’engager des échanges plus fluides avec ses interlocuteurs.

La société, aujourd’hui portée sur l’évaluation des soft skills, pourrait étendre son champ d’action. « Les derniers casques de réalité virtuelle permettent de détecter le mouvement des mains. Demain, nous pourrions très bien nous allier avec des sociétés dont les besoins en formation sont davantage axés sur le domaine des hard skills. Dotés du Pitchboy, les futurs chirurgiens, immergés dans l’univers virtuel du bloc opératoire, pourraient ainsi répéter leurs gestes tout en interagissant avec le médecin chef et le personnel« , souligne le responsable.