Travailler chez Uber ça peut rapporter (un peu) Travailler chez Uber ça peut rapporter (un peu)

Travailler chez Uber ça peut rapporter (un peu) Les chauffeurs Uber ne sont pas forcément les forçats de la route décrits par certains critiques. C’est Uber qui le dit… © Uber

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Une fois encore, il faudra se contenter des sources internes de l’entreprise de VTC (voiture de tourisme avec chauffeur) Uber. Contestée sur plusieurs fronts, dans la rue en Espagne ou par la justice en France, Uber rétorque en publiant des statistiques sur le revenu de ses chauffeurs. La start-up californienne est en effet souvent critiquée pour son modèle social qui serait aux yeux de ses détracteurs synonyme de précarité et de travail mal payé.

Un revenu horaire net de 9,15 euros

Uber révèle ainsi que le chiffre d’affaires médian horaire est de 24,81 euros. Rappelons qu’il ne s’agit pas de ce perçoit in fine le chauffeur, puisqu’il doit payer les charges d’un autoentrepreneur (s’il a choisi ce statut), l’assurance et l’amortissement du véhicule, l’essence et pour finir reverser une commission à l’entreprise qui lui trouve des clients via son application.

Uber France ne l’ignore pas et sort sa calculette plus vite que son ombre pour estimer qu’avec un tel chiffre d’affaires, le revenu horaire net est de 9,15 euros. A titre indicatif de comparaison, le Smic horaire net est de 7,72 euros, en tenant compte de la déduction des cotisations salariales, qui rendent justement toutes comparaisons difficiles.

20 % de variation selon le véhicule

Uber choisit une autre base pour étalonner le revenu de ses chauffeurs aux autres. L’entreprise calcule que le revenu mensuel net d’un chauffeur est de 1617 euros, en partant de l’hypothèse qu’un chauffeur travaille 45,3 heures par mois, la moyenne du temps de travail des non-salariés. C’est bien plus, toujours selon Uber, que le revenu médian des non-salariés du transport (1430 euros) et de ceux du transport public particulier (1110 euros).

Ces deux dernières données viennent de l’Insee, assure Uber. L’entreprise indique que le revenu peut varier de 19 % entre deux chauffeurs selon le type de véhicule utilisé, la structure juridique choisie et les horaires de connexion à l’application. Les chiffres révélés par cette étude concernent un chauffeur qui conduirait une Peugeot 508 et aurait constitué une entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée.

Des situations variées

Reste à savoir quelle proportion des 28 000 chauffeurs inscrits à l’application Uber réalisent effectivement les 45,3 heures prises en compte pour le calcul. Pour ne rien simplifier aux comparaisons, certains chauffeurs sont inscrits dans plusieurs applications. En novembre 2016, le BCG avait réalisé une étude à partir des données d’Uber révélant que le revenu d’un chauffeur à temps plein est compris entre 1400 et 1600 euros nets par mois.